12 octobre 2023

RSE : et si on parlait d'amour ?

C’est lundi. A deux pas du Panthéon, la mythique Sorbonne. Le fond de l’air est chaud, et la place de la Sorbonne est bondée d’étudiants en pause déjeuner.

Dans une heure, mon cours en Master 2 Management international démarre. Le thème : « Stratégie et communication RSE des entreprises ».

J’ai été clair avec le responsable du diplôme, Ludovic Caubet, par ailleurs directeur de la Chambre de commerce franco-norvégienne, « je serai hors-cadre ».

Je reçois quelques textos qui me demandent si le cours aura lieu dans l’amphi mythique du film « L’étudiante » avec celle dont je suis fan, Sophie Marceau… Raté, la rencontre avec la quarantaine d’étudiants, dont de nombreux européens, a lieu dans une salle toute banale. Pas grave, ce qui compte, c’est le plaisir d’échanger. Et qui sait, ils vont me déstabiliser…

Je démarre en leur disant que je vais leur « parler d’amour »… Flottement dans la salle.

On est loin de la RSE et pourtant, pas tant que ça. Parce que pour moi, comme pour mon équipe de Syntagme, la RSE c’est d’abord Redonner du Sens à l’Entreprise.

Et on en a parlé du sens, de celui qui doit passer avant la fameuse « trajectoire », car ce qui compte, c’est le voyage, pas la destination. C’est le voyage qui donne le sens, le pourquoi, la direction. C’est de faire passer les salariés du statut de « partie prenante », à celui de « parties comprenantes » puis à celui de « parties agissantes » !

Yann Arthus-Bertrand écrivait en préface du livre d’Olivier Blond « Pour en finir avec l’écologie punitive » : « Il faut une écologie humaine, chaleureuse, qui nous réconcilie avec nous-mêmes et avec notre siècle. » C’est bien là l’enjeu ! Faire avec, embarquer les salariés dans une belle aventure. Car, pour nous, l’entreprise est désormais un « objet politique » qui a capacité à faire bouger les lignes au travers :

  • d’une raison d’être (pour nous, chez Syntagme, c’est plutôt une raison d’agir !) : pourquoi on existe ?
  • d’un projet : que voulons-nous être ?
  • d’engagements socles : comment souhaitons-nous conduire le projet ?

Or on ne change que si l’on en a envie. C’est pourquoi le vrai challenge de la RSE n’est pas seulement de calculer une trajectoire, de remplir des tableaux Excel ou se conformer à l’ESG, mais bien de provoquer l’engagement, l’envie, la mobilisation, le militantisme. Autant d’attitudes qui ne valent que s’il y a de l’amour. Celui de l’autre, celui de l’Humain, celui de son entreprise, celui du monde.

Oui l’amour est la clé de la RSE. Sinon, on retombe dans la courbe et le tableur, l’obligation vs l’envie, le sens vs la destination.

Alors, ont-ils aimé être challengés, ces étudiants ? On me l’a rapporté. Et les sourires tout au long de nos échanges m’ont conforté (et réconforté !). Ils sont les managers de demain, ceux qui, chacun dans leur domaine, seront appelés à faire bouger les lignes. Puissent-ils se rappeler ma conclusion : « Il n’y aura pas d’entreprise qui gagne dans un monde qui perd. » A eux de faire gagner le monde !

 

Erick Roux de Bezieux

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